LIMINAIRE
Depuis Ève jusqu’à nos jours, de nombreuses jeunes femmes ont vieilli, ont souffert, sont mortes avec dans la gorge une autre parole qu’elles n’ont jamais pu dire. Leurs mots d’amour, leurs cris de jouissance étouffés par le patriarcat se sont endormis avec elles. Aujourd’hui, à la suite de nos mères, nous rompons le silence.
Notre parole s’enracine à même notre vécu, nos mots se dessinent à même les nuances de nos expériences, nos cris se nourrissent à même la révolte de se savoir si menacées par le silence de l’autre. Entre la violence conjugale et la liberté de l’amour, entre la famille éclatée et celle qui se reconstitue, entre la souffrance et son soulagement, nous osons dire nos préoccupations et partager nos espérances.
En fait, nous n’avons rien d’exceptionnel à vous révéler. Toutefois, nous sommes toutes uniques, tout comme vos univers d’ailleurs. Notre libre expression est une autre Parole qui, née d’une audacieuse émotion, traverse nos entrailles pour se donner à vous, tel un pain eucharistique.
BONNE LECTURE !
MARIE-JOSÉE RIENDEAU