Liminaire
Le présent numéro de L’autre Parole, consacré entièrement à une figure marquante de notre Tradition, représente une innovation. Les quatre auteures qui ont contribué à sa rédaction se sont concertées pour mettre en lumière certaines facettes, trop longtemps occultées, du personnage que fut Marie-Madeleine. Prenant appui sur des travaux récents rattachés aux évangiles coptes, elles ne craignent pas de nous entraîner, au-delà des évangiles canoniques, dans les arcanes des écrits apocryphes dont l’authenticité n’est plus à démontrer. Bien qu’alimentées aux mêmes sources, chaque auteure se distingue par des apports théoriques importants et prometteurs. Leurs textes, loin de se répéter, s’éclairent mutuellement.
Micheline G. dégage pour nous la véritable identité de cette femme et nous rappelle l’urgence de retrouver la pleine mémoire collective de notre passé. Anne P., délaissant le personnage historique, se consacre au personnage symbole qu’est devenue Marie-Madeleine au cours des âges. Louise C. se concentre sur les révélations qu’apporté L’évangile de Marie tel que commenté par J.-Y. Leloup et montre comment cette femme du passé demeure toujours une grande inspiratrice.
Louise M. voit en Marie-Madeleine la première Christa de Jésus. Son article s’inscrit donc en continuité avec le thème de notre dernier colloque. Elle souhaite susciter en nous une réflexion renouvelée sur le rôle des femmes dans la vie de Jésus et dans celles des premières communautés. Dans sa recension de l’Évangile de Marie, elle prend soin de nous avertir qu’il s’agit d’un texte très spécialisé qui ne doit pas cependant nous rebuter car il a le mérite de nous restituer des données fiables.
La lecture de ces pages suscitera sans doute chez vous, lectrices et lecteurs, de nombreuses interrogations. À vous d’explorer ces questions, de les creuser, de leur apporter des éléments de réponse et de les partager, si vous le désirez. Nos pages vous sont ouvertes.
Merci à nos auteures d’avoir mis à notre disposition le fruit de leur réflexion en acceptant de franchir les sacro-saintes limites de certains cadres de recherche pour nous ouvrir de nouvelles pistes de connaissance à poursuivre.
Yvette Laprise, PHOEBÉ